L'ENRACINEMENT DE L'IMAGINAIRE PASCALIEN DANS L'ANGOISSE ET LA TEMPORALITÉ
Patricia Nourry
03-2211699


RÉSUMÉ

En nous inspirant du volume de Gilbert Durand, Les structures anthropologiques de l'imaginaire, et poursuivant une étude amorcée par Philippe Sellier dans quelques articles, nous avons étudié le monde imaginaire qui est à l'oeuvre dans les Pensées de Pascal et dans certains de ses écrits qui sont plus spécialement en liaison avec son projet apologétique.

Notre hypothèse est que l'univers imaginaire de Pascal s'inscrit en partie dans ce que Durand appelle le «régime diurne de l'image», caractérisé par l'antagonisme de la lumière et des ténèbres, de l'ascension et de la chute, de la séparation et de l'animalité. Cet univers serait motivé avant tout par l'angoisse devant le temps qui fuit, et par le recours à l'éternité pour y pallier. La première partie de notre recherche aura servi à expliciter cette motivation via un rappel du contexte moderne dans lequel elle s'insère, où l'on assiste à l'effritement de l'ancien cosmos.

Notre méthode a consisté à recueillir les symboles du texte pascalien, à former peu à peu des constellations d'images qui présentent des analogies au point de vue de la représentation et des ressemblances au point de vue de l'affect. Nous nous sommes consacrée entièrement à l'étude des images qui appartiennent au régime diurne, laissant le soin à d'autres d'étudier les manifestations de la fantaisie nocturne dans les textes pascaliens.

Puisque, comme nous en faisons l'hypothèse, il s'avère que les images pascaliennes s'ordonnent en partie selon le régime diurne, nous avons montré que l'angoisse devant la situation temporelle constitue un aspect fondamental qui motive Pascal à chercher dans l'éternité un remède à cette situation.

2 août 2000