Impact de conditions variables sur la croissance et la sensibilité au Bacillus thuringiensis serovar, israelensis de larves de moustiques
Stéphane Villeneuve
03-2224109

RÉSUMÉ

Les récents cas d'encéphalites du Nil répertoriées dans l'état de New-York ont contribué à l'intérêt toujours grandissant que suscitent les moustiques. C'est principalement le genre Culex et quelques espèces d'Anopheles et d'Aedes qui peuvent en véhiculer le virus responsable. D'autres comme Aedes triseriatus sont très présents dans notre environnement et peuvent véhiculer le virus de La Crosse ou du Snowshoe Hare, provoquant d'autres encéphalites. Il s'est donc avéré important d'étudier certains facteurs agissant principalement sur cette dernière espèce soit la température, la densité et la nourriture disponible, afin de mieux se préparer à des interventions contre certaines de ses populations si cela devenait nécessaire.

Cette étude se divise en deux volets. Un premier visant à mesurer la durée du développement larvaire, le poids des adultes produits, et à connaître le pourcentage de mortalité larvaire et le sexe-ratio des individus en fonction de la densité larvaire et de la température retenues comme conditions d'expérimentation. Trois densités ont été utilisées soit 100, 200 et 400 larves par litre à des températures de 18, 23 et 28ºC.

Le deuxième volet consiste à vérifier l'effet de Bacillus thuringiensis var. israelensis envers des larves se développant en rmilieux contrôlés. Trois densités de larves furent utilisées, 150, 450 et 900 larves par litre à des températures de 23 et 28ºC. Après une période de cohabitation définie, ces larves furent utilisées dans la réalisation de bioessais.

Sous une température donnée, plus la densité augmente, plus le nombre de jours requis pour le développement augmente. Sous une densité donnée, plus la température augmente, plus le nombre de jours requis pour le développement diminue. Finalement, l'effet de la température s'est avérée presque deux fois plus élevé que celui de la densité sur le temps de développement. La température affecte de façon similaire les quatre premiers stades larvaires, excluant le troisième. Le facteur « Densité » a engendré un effet très faible, exceptions faites des stades 3 et de nymphe.

Notre étude a révélé que la température et la densité ainsi que leur interaction n'influencent aucunement le pourcentage de mortalité. Pour le poids des mâles et femelles adultes, à une température constante, les résultats des poids ont peu varié d'une densité à une autre. La détermination du sexe n'a pas été influencée par la température et la densité. Aucune relation n'a pu être établie entre le sexe-ratio et les facteurs « température » et « densité larvaire». Pour le deuxième volet expérmiental, à 23ºC, les larves élevées avec une nourriture en quantité moyennement limitée et en densité considérée élevée (450 lar./l) se sont avérées être les plus sensibles au B.t.i.  A 28ºC, c'est en conditions d'élevage favorables tant pour la quantité de nourriture (non limitative) et la densité (150 lar./l), que le B.t.i. a agi le plus efficacement envers les larves.

Finalement, il apparaît opportun de recommander qu'avant de traiter au B.t.i., une vérification des densités larvaires sur le terrain soit faite afin de diminuer les doses et les coûts d'exploitation.

31 mai 2001