S'écrire : essai sur les figures de la création littéraire dans les oeuvres de Louis-Ferdinand Céline et de Marcel Proust
Guy Drouin
03-2224123

RÉSUMÉ

L'essai que l'on va lire se propose d'identifier les spécificités des figures de la création littéraire telles qu'elles émanent des oeuvres de deux créateurs parmi les plus considérables de la modernité littéraire française, en l'occurrence Marcel Proust et Louis-Ferdinand Céline.

Le corpus littéraire retenu n'est évidemment pas fortuit. Non seulement ces deux écrivains ont-ils été pour nous la source d'un intense plaisir de lecture, mais aussi se prêtaient-ils de façon privilégiée à notre champ d'investigation, ayant tous deux donné, intentionnellement pour l'un, sans préméditation pour l'autre, des oeuvres dans lesquelles ils énonçaient les principes de leur approche de la création littéraire. Il s'agit aussi, bien sûr, de deux auteurs phares ayant eu une influence déterminante sur l'évolution des techniques narratives et sur les avenues de la création littéraire saisies dans leur ensemble, non seulement en langue française, mais tout autant dans presque toutes les langues du monde occidental; voilà également qui entrait dans la motivation du choix des auteurs étudiés. De plus, l'un et l'autre ont été totalement subjugués par la création de leur oeuvre littéraire; au point où celle-ci s'est constituée en rivale de la réalité objective, en rivale triomphante du réel devrait-on dire, se substituant, en définitive, à leur vie même. L'expérience effective qu'ils ont faite de la littérature est troublante. C'est un peu aux sources de ce trouble que nous avons voulu nous porter. Qu'y a-t-il derrière le vouloir créer ? Peut-on y retracer un passage du théorique à la pratique ? Quelle est l'importance d'une conception esthétique pour la pratique d'une poétique ? Ces deux grandes aventures créatrices exemplaires du siècle dernier, si distinctes au premier abord, ont-elles des points de convergence réellement significatifs ? En quoi l'expérience que ces deux écrivains ont faite de l'acte de création a-t-elle fini par constituer une charnière déterminante, un point de non-retour, à partir duquel la génération suivante de créateurs allait devoir ancrer son projet narratif ? Ce questionnement a constitué la toile de fond de notre recherche.

Qu'il nous soit permis, en terminant, de signifier ici notre appréciation et notre reconnaissance pour l'appui constant que nous a apporté, tout au long de notre travail, Monsieur Jacques Paquin, directeur de ce mémoire, dont la chaleureuse sollicitude a grandement bénéficié à cet essai.

5 juin 2001