"Prévalence" des infrasons dans le pavillon Président Kennedy de l'Université du Québec à Montréal
Raja Belhachmi
03-2224596

RÉSUMÉ

L'industrialisation nous a dicté l'adoption de machines plus performantes, de moyens de transport plus rapides et des technologies plus créatives. Cela n'a pas manqué d'entraîner des changements majeurs dans notre milieu de vie : urbanisation, construction de machinerie lourde, d'autoroutes et d'aéroports et d'édifices surélevés pour répondre aux contraintes économiques. Ces transformations environnementales ont inévitablement conduit à des modifications du paysage acoustique environnant. En effet, les infrasons qui étaient le lot surtout des événements naturels tels les tremblements de terre, le tonnerre, les volcans etc.... sont devenus une partie intégrante de notre environnement acoustique. Or, ces ondes de basses fréquences sont très insidieuses et causent chez l'homme qui y est exposé des symptômes de malaise et d'inconfort entraînant des baisses de performances. Cependant, l'apparition de ces manifestations ainsi que leur importance dépend de plusieurs facteurs liés à la source des vibrations (intensité, fréquence, éloignement), au milieu de propagation (milieu fermé ou ouvert) et au sujet exposé (posture et conditions physique et physiologique). La multitude des interactions possibles entre ces différents facteurs complique l'étude des effets des infrasons sur les humains, mais elle lui donne aussi une importance particulière dans la conception de nouveaux édifices qui doit tenir compte de l'environnement immédiat du bâtiment (proximité de certaines installations) et de l'équipement qu'il doit renfermer de façon à minimiser la quantité des infrasons ambiants.

Le but de la présente étude est d'identifier la présence des infrasons et leur répartition spatiale dans le tout nouveau pavillon "Président Kennedy" de l'université du Québec à Montréal (construit sur une station de métro en plein centre ville), et d'en faire une spectroscopie en cherchant à identifier leurs bandes de fréquence prédominantes et leur intensité dans chacun des étages du pavillon. Il nous a fallu pour cela élaborer une méthodologie de mesure et de traitement de données adaptée à notre situation. Le choix de points de mesure nous a permis de dans l'édifice avec une intensité supérieure au côté sud par rapport au côté nord et que la bâtisse présente des fréquences "propres" à elle se situant aux alentours de 3 Hz et de 16 Hz (fréquences citées comme critiques quant à leur effet sur le corps humain). Des fréquences au voisinage de 11 Hz ont aussi été détectées, mais elles sont moins intenses; Il faut noter que les plus basses fréquences présentent les plus grandes intensités. Par ailleurs, la forme arrondie de la pointe de l'édifice contribuerait, par des réflexions particulières, à la formation d'un foyer au point 18 des couloirs centraux où l'intensité est relativement plus élevée.

13 juin 2001