Étude de l'effet neuroprotecteur des phytoestrogènes sur le stress oxydatif en culture cellulaire
Benoit Gagné
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RÉSUMÉ

La maladie de Parkinson, comme bien d'autres maladies neurodégénératives, est d'étiologie inconnue. Toutefois, l'implication des radicaux libres dans la pathogenèse de cette maladie semble des plus probables. Ils attaqueraient les lipides membranaires, les organites et l'ADN des neurones de la substance noire mésencéphalique entraînant ainsi leur mort. La conséquence directe de cette mort neuronale est une diminution du taux de dopamine dans le système de régulation motrice nigrostriatale, ce qui mène aux tremblements caractéristiques de la maladie. À ce jour, il est encore impossible de guérir de cette démence. Il est cependant possible de prévenir cette attaque de radicaux libres. En effet, l'estradiol peut agir comme antioxydant et permettre une meilleure survie en présence de radicaux libres. Toutefois, comme cette hormone possède des récepteurs dans tout l'organisme, il est possible d'observer des effets secondaires suite à son utilisation. Nos recherches proposent l'utilisation de certains phytoestrogènes qui sembleraient offrir une protection similaire à celle offerte par l'estradiol, mais sans entraîner les effets hormonaux de cette dernière.
L'effet anti-oxydant des phytoestrogènes a été mesuré sur des cellules PC12 traitées avec des phytoestrogènes, soit le kaempférol, la quercitine et deux extraits de Ginkgo biloba (Egb761 et Cp202), puis soumises à des toxines (MPP+, Paraquat) connues pour induire la production de radicaux libres et/ou la mort cellulaire. L'efficacité de ces phytoestrogènes a été faite par l'évaluation de la cytotoxicité grâce au dosage de la lactate déhydrogénase (LDH). Le taux d'expression de certaines protéines clés dans la neuroprotection a été évalué grâce à la technique d'immunobuvardage de type « Western Blot ». Des résultats complémentaires utilisant le marquage des radicaux libres à l'intérieur des cellules ont été obtenus par l'oxydation de la dihydrorhodamine 123.

Les résultats que nous avons obtenus semblent démontrer un effet neuroprotecteur des phytoestrogènes. En effet, les cellules traitées avec les composés ont résisté en plus grand nombre au stress induit par le MPP+. De plus, ces mêmes cellules contenaient beaucoup moins de radicaux libres que celles non traitées par les extraits. Par ailleurs, les phytoestrogènes modulent l'expression de protéines habituellement responsables de la prolifération et/ou de la protection cellulaire, ce qui suggère que les extraits utilisés sont capables de prévenir la mort cellulaire. De plus, le marquage à la dihydrorhodamine 123 suggère la capacité des phytoestrogènes à capter directement les radicaux libres, de les neutraliser, et ainsi de favoriser la survie cellulaire.

8 mars 2004