Analyse d'un processus de participation lié à la gestion d'une aire protégée en Argentine dans une perspective de développement touristique
Ana Pagola
18006585

SOMMAIRE

Depuis les années soixante-dix, la conservation de la biodiversité et l'utilisation durable des ressources sont devenues des enjeux mondiaux et ont mené à une revalorisation des aires protégées. Ainsi, les gouvernements de la planète sont encouragés à conserver leur biodiversité en établissant des aires protégées sur leur territoire et en suscitant l'utilisation durable des zones avoisinantes. Parallèlement, il y a eu un changement à propos de la gestion des aires protégées. Depuis les années quatre-vingt-dix, les gestionnaires commencent à tenir compte des zones périphériques et des interactions (culturelles, sociales et/ou économiques) qui se produisent entre celles-ci et les aires protégées. En plus, les gestionnaires admettent l'importance de l'élément humain dans la conservation de la biodiversité et la participation des communautés locales est une des composantes essentielles pour que le but ultime de la conservation de la biodiversité soit atteint. Depuis ce temps, les gestionnaires travaillent à la conception de modèles de gestion plus participatifs et capables de concilier les objectifs de conservation des administrateurs avec ceux des résidants et ce, en répondant aux caractéristiques légales, administratives et culturelles et aux possibilités de gouvernance de chaque pays. Sous ce rapport, la présente étude exploratoire vise à identifier et à décrire le processus de participation lié à une zone protégée en Argentine pour mieux le connaître et le comprendre et ce, dans une perspective de développement touristique.


Pour y arriver, la présente recherche utilise une approche qualitative et trois méthodes de collecte de données, soit l'analyse documentaire qualitative pour connaître les aspects officiels de la gestion participative et du développement touristique ainsi que l'entrevue semi-dirigée suivie de l'observation libre pour mieux comprendre la dynamique du processus de participation et de la mise en valeur de l'unité de conservation. Plus précisément, la collecte de données a été réalisée du mois d'août 2002 jusqu'à mars 2003. Elle a utilisé des échantillons non probabilistes de choix raisonné. Ces derniers ont été composés de dix-huit documents officiels et publics aussi que de huit gestionnaires en poste au moment de la collecte de données et ce, provenant des ONG ainsi que des administrateurs de municipalités régionales, d'une institution académique et du secteur touristique autant public que privé.

De l'ensemble des informations analysées à l'aide d'un processus d'analyse qualitative, émergent des résultats originaux et inédits. Ces derniers enrichissent les connaissances scientifiques peu abondantes sur les gestions participatives sud-américaines liées aux aires protégées et du type de développement envisagé pour la région en question. En fait, les résultats suggèrent des similitudes et des différences vis-à-vis des modèles internationaux, ils détaillent les éléments (présents et absents) dans la gestion participative argentine, mettent en lumière des aspects qui la colorent et suggèrent des tendances sur le développement touristique envisagé pour la région à l'étude. Les conclusions font ressortir des aspects clés de la gestion participative : l'accomplissement préalable des besoins essentiels et immédiats des participants, la distribution juste et équitable des avantages de la biodiversité entre les résidants et les générations futures, l'apprentissage social et la sensibilisation des résidants à l'implication dans la gestion des ressources. Quant au développement touristique envisagé, il s'inscrirait essentiellement dans la perspective du développement durable.

10 mai 2004